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Accueil  >  Vous venez de perdre un être aimé

 

Le processus – Les étapes:


Attention, ces étapes ne se succèdent pas de manière linéaire et définie, elles se chevauchent avec plus ou moins de longueur et d’intensité.


1. Le choc, la sidération, le déni :


Après avoir encaissé le choc de l’annonce du décès (ou de la maladie grave), une sorte de torpeur nous anesthésie, nous entrons en état de sidération : nous déconnectons immédiatement de l’évènement dramatique et le temps semble prendre une autre dimension. A cet instant, nous nous déchirons en deux parties : une moitié de nous identifie et perçoit la réalité, l’autre refuse de la voir. A partir de ce moment-là, raison et émotions vont s’entrechoquer en nous pendant de nombreuses semaines, quelques mois, voire des années.


La durée d’un deuil est variable et personnelle à chacun : sans que ce soit une généralité, un minimum de deux ans s’écoule avant de retrouver un confort minimal intérieur.


Nous refusons de voir la réalité de la mort de l’autre : cela s’appelle le déni. Il peut prendre de multiples formes :

  • physique : on tombe dans les pommes

  • évitement : on continue à mettre la table pour celui qui est parti, on refuse de prononcer le mot « mort, décédé »

  • rationalisation : on minimise l’impact de la mort « c’était mieux pour lui », on reconstruit le réel d’une autre manière : « si je ne dois pas faire de chimiothérapie, c’est que je suis guéri » alors qu’on arrête les soins parce qu’ils sont désormais inutiles.

  • divertissement, hyper-activité : on se lance dans une course folle contre la souffrance en continuant à travailler comme si de rien n’était, on se gave de télévision, de sorties.

  • passion amoureuse ou passion au sens large : On est obnubilé par la nouvelle relation ou la nouvelle activité et on essaie d’anesthésier son mal-être

  • humour : on rigole de tout pour le ramener à rien du tout


Reconnaître la réalité de la mort


2. Phase de fuite, de recherche


Dans les premiers temps après le décès, deux types de réactions peuvent alterner en nous :


  • L’évitement, la fuite : elle est l’évolution logique du déni. Pour éviter d’affronter notre douleur, nous allons éviter de nous confronter à la disparition de l’autre : regarder des photos sera insoutenable, passer sur les lieux de l’accident, retourner à l’hôpital ou dans la maison où notre défunt a vécu…


  • La recherche : elle tente de combler le manque qui commence à s’installer. Au contraire de la fuite, nous allons rechercher toutes les situations, les personnes, les activités qui nous rappellent notre proche. C’est ainsi que nous croirons le reconnaître dans la rue, entendre sa voix, nous écouterons la boîte vocale de son GSM ou son répondeur, nous replongerons des soirées entières dans les dernières photos…



3. L’errance, la déstructuration


Ensuite, la réalité de la perte va commencer à prendre forme en nous. Après quelques semaines, quelques mois (environ de 6 à 9 mois après le décès en fonction de chacun et des circonstances), lorsque nous pensons nous éloigner un peu du pire, la lame de fond de l’errance va venir nous happer sans que nous puissions réagir logiquement.


Nous entrons dans une « zone neutre, dans une période où rien ne semble avancer, où règne la confusion. Une journée, c’est l’espoir ; le lendemain, le découragement. C’est le chaos. Cette dérive incontrôlée survient subitement. C’est une période déroutante mais nécessaire* » Elle nous indique que le lien mortifère se dénoue et que le tapis roulant de la vie s’est remis en marche. C’est seulement nous qui ne savons pas encore suivre son rythme.


Une désorganisation s’installe à plusieurs niveaux :


  • Au niveau matériel, physique

    • Les anciens repères, les anciens gestes, les anciens lieux parfois sont perdus et les nouveaux ne sont pas encore découverts et installés.

    • Notre corps, sollicité par notre souffrance depuis des mois va commencer à se dérégler : manque d’appétit, sommeil instable, tensions musculaires, problèmes digestifs et la perte de contrôle physique va accentuer notre mal-être psychique. Nous avons l’impression de devenir fou et cela nous terrorise ou nous semble une porte de sortie à cet insoutenable chaos.


  • Au niveau du temps

    • Nous ne savons plus très bien appréhender le temps qui semble avoir pris une autre dimension : ce sont nos émotions bouleversées qui déterminent cette relation au temps. Souvenons-nous de l’infini du temps quand nous souffrons d’une rage de dents ou d’un mal de tête et rappelons-nous le temps raccourci de nos premiers rendez-vous amoureux.


  • Au niveau des émotions

    • Le sentiment d’impuissance face à la mort génère de la colère :

      • Contre soi (culpabilité)

      • Contre un responsable, contre Dieu

      • Contre la vie qui continue

      • Contre le défunt

    • Le sentiment de fragilité génère la peur

      • Des situations extérieures

      • Des gens

      • De nos réactions

      • De nos sentiments

      • De souffrir

      • De vivre

    • Le sentiment d’abandon, de perte génère la tristesse

      • Les larmes

      • Le désespoir

      • L’envie de mourir



Dans un premier temps, la tâche à effectuer est de


Réagir à la séparation en exprimant les émotions liées au décès


Dans un second temps de


Revivre notre relation avec le défunt : « Qui avons-nous perdu ?


En effet, le deuil s’articule essentiellement autour de la relation que nous avions avec le défunt.


Petit à petit, quelques îlots de bonheur vont apparaître dans la mer déchaînée de nos émotions. Nous allons ainsi pouvoir reconnecter avec les souvenirs heureux de notre vie passée.





Ainsi s’effectue la tâche :


Renoncer à nos liens passés et à notre ancienne vision du monde


Nous allons pouvoir examiner l’héritage, le cadeau de cette relation et ainsi effectuer une tâche clé :


Evoluer vers un nouvel univers sans oublier l’ancien (avant/après)



4. La restructuration


De mois en mois, de tâche en tâche, la phase de restructuration va se faire sentir.

Nous nous redéfinissons

  • Par rapport à nous-même : nous acceptons de devenir ce que nous sommes devenus en raison de la mort de l’autre

  • Par rapport aux autres : nous nous rendons compte de nos relations essentielles, nous nous repositionnons par rapport à certaines personnes, nous réintégrons le tissu social

  • Par rapport au monde : nous commençons à rendre sens à de toutes petites choses, peut-être même osons nous emprunter le chemin de notre nouveau destin.


La tâche afférente à cette étape est


Réinvestir dans de nouveaux projets, de nouvelles relations



5. Le pardon


L’ultime phase de notre travail de deuil s’appelle le pardon.

  • Il va falloir nous pardonner à nous-mêmes tous nos manques, toutes nos imperfections dans la relation à notre défunt

  • Et pardonner à notre aimé de nous avoir blessé parfois et puis abandonné par sa mort


Notre culpabilité sera ainsi transformée en responsabilité


Et nous aurons grandi à travers cette épreuve !

Marie-Noël Damas



Bibliographie

 

* Christophe Fauré, « Vivre le deuil au jour le jour », Editions J’ai Lu, collection psychologie, n° 7151

* * Extrait de « La Mort D’Yves » de Gilles Deslauriers et Marie D’Anniello, Editions Libre Expression

Manu Keirse, « Faire son deuil, Vivre un chagrin », Editions De Boeck

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